César Gonnot de 6ème D fait partie des gagnants du concours de nouvelles Etonnants voyageurs

Publié le par Virginie Lefevre

Concours étonnants voyageurs 2009

Plusieurs élèves de 6ème D et de 2nde 4 ont participé au concours de nouvelles Etonnants voyageurs

Il s’agissait d’écrire la suite d’un début de nouvelle composé par la marraine du concours de cette année : Suzie Morgenstern

Le thème était « Mort de rire »

 

Voici la lettre adressée à tous les participants

 

Bonjour,

 

Cette année encore vous avez été nombreux (2400 !) à participer au concours de nouvelles Etonnants Voyageurs et nous vous en remercions.

Après trois mois d’attente, les jurys ont rendu leur verdict et donné les noms des 80 lauréats de la première étape de sélection.

 

Nous avons le plaisir de vous annoncer que votre nom y figure en bonne place!! Parmi toutes les autres, votre nouvelle a su retenir l’attention du jury par la qualité de son écriture et l’originalité dont elle fait preuve. Toutes nos félicitations...

 

Vous trouverez le détail du classement sur notre site internet : 

www.etonnants-voyageurs.com

 

Vous recevrez prochainement un diplôme ainsi qu’un chèque-cadeau pour vous féliciter de ce résultat.

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De manière générale, les retours des jurys sont les suivants :

Ils ont pris beaucoup de plaisir à lire vos nouvelles, qui les ont parfois fortement émus ou amusés, et ils vous remercient pour le travail effectué.

 

Une fois de plus, vous nous avez démontré que la valeur n’attend pas forcément le nombre d’années, et que les élèves de collège n’ont rien à envier côté écriture et imagination, aux élèves des niveaux supérieurs.

 

Quelques regrets cependant :

Le thème « Mort de Rire! » choisi cette année, et axé sur l’humour, était difficile à traiter. Beaucoup d’entre vous ont omis de le prendre en compte, et de nombreuses nouvelles, bien que très bien écrites, occultaient totalement la dimension humoristique. Le respect du thème de cette année a donc constitué un écueil majeur pour les candidats.

Faire rire le lecteur est un exercice périlleux et ceux qui s’y sont risqués méritent d’autant plus les félicitations du jury.

 

Les membres des jurys attirent l’attention des candidats sur l’importance de l’orthographe et de la syntaxe. Si ce critère n’avait pas une importance capitale  dans la sélection, il est néanmoins indéniable qu’une nouvelle comportant un trop grand nombre de fautes et à la syntaxe improbable est difficile à lire même si l’histoire est intéressante.

 

L’écriture d’une nouvelle implique de porter une attention particulière à la chute de l’histoire, c’est à dire la fin. La chute doit être inattendue, surprenante, et laisser le lecteur pensif, rêveur... bref, le marquer. C’est la dernière image qu’ils gardera de votre texte, alors attention à ne pas la négliger : c’est le moment où il faut faire le plus preuve d’imagination! Dans l’incipit 2

(Marine) dans près de 70% des nouvelles, Marine se réveille finalement après un cauchemar. Et dans l’incipit 1, Corentin finit (trop) souvent par découvrir le meurtrier de Mr Mouron après une enquête policière, et  il s’agit généralement de Mme Van de Blois, son amante secrète. L’originalité a donc souvent payé.

 

Bravo à tous d’avoir participé!

 

Pour l’équipe d’organisation du concours de nouvelles Etonnants

Voyageurs:

Agathe du Bouäys et Pauline Richard

@ : concours.nouvelles@etonnants-voyageurs.com

 

 

 

 

 

Voici le texte de César Gonnot, élève de 6ème D dont la nouvelle a été sélectionnée parmi celles de l’Académie de Paris

 

ACCORDEZ VOS VIOLONS !

 

 

 

Corentin s’étonne de n’être pas plus impressionné. Remarquez, il ne s’est jamais évanoui de sa vie. Mais il n’a jamais rencontré de cadavre non plus. Monsieur Mouron est étendu dans toute sa rondeur. Il porte son costume trois pièces et son éternel nœud papillon. Ce gros dandy cachait ses bourrelets sous des vêtements impeccables. Par terre, tas flasque comme une flaque de boue, il a l’air paisible. Son rictus s’est transformé en sourire d’ange grassouillet. Chacune de ses cuisses est un tronc d’arbre. Cette masse est couverte d’un sang qui coule encore. Une aiguille de métronome en plein cœur, quelle fin horrible pour un prof de solfège. Corentin n’est pas attendri par cet ancien ennemi qui ne respire plus, mais s’il l’a maintes fois maudit, il n’a jamais souhaité sa mort.

M. Mouron abusait de son pouvoir et se servait du solfège comme un instrument de torture. Mais qui en voulait à ce point au prof sadique ? Combien de fois a-t-il poussé Célia la violoncelliste aux larmes ? Et la petite Natacha, n’a-telle pas juré que si elle le rencontrait une nuit de pleine lune, elle lui enfoncerait sa flûte dans la gorge ? Et Guillaume, si sublime au piano, garçon massif et fort qui s’est écroulé après avoir raté l’examen de fin d’année en hurlant : « Qu’il crève ! ». M. Mouron était aussi détesté par ses collègues du conservatoire. Mais nul ne le haïssait autant que la belle Directrice, Madame Van den Blois, qui n’attendait que la retraite de ce vieux croquenotes. L’a-t-elle hâtée ? Et si oui pourquoi ? Personne ne connaît le moindre détail de sa vie, mais avec l’arrivée de la police on ne va pas tarder à être servi.

 

Enfin l’inspecteur Chevet arrive, il n’a encore jamais mis les pieds dans un conservatoire de musique et est curieux de découvrir cette ambiance. A priori pour lui les musiciens sont avant tout des artistes et non pas des assassins, mais peut-être se trompe-t-il ?

 

D’après l’avis du médecin légiste qui termine son examen agenouillé auprès du cadavre, M. Mouron a dû trouver la mort hier vers 19 h 00 mais c’est ce pauvre Corentin qui a plutôt besoin du médecin ; depuis sa macabre découverte, il est vraiment pâle et abattu.

 

Comme il se doit, l’inspecteur Chevet  convoque tous les élèves et le personnel afin de vérifier leur emploi de temps de la veille. Après cette matinée fastidieuse, il ne lui reste qu’une impression bizarre sur deux personnes qui n’avaient l’air très à l’aise pendant l’interrogatoire. A part ce gros cadavre et de vagues impressions, Chevet n’a pas beaucoup d’inspiration pour orienter ses recherches. Pour se dégourdir un peu les jambes il entreprend de faire une petite visite des locaux. Bien lui en prend.

 

 

 

- Madame Van Den Blois, j’ai remarqué que le tiroir de votre bureau avait été forcé. Avez-vous noté la disparition de quelque chose ?

- Euh ! Non, répond-elle un peu saisie, je ne crois pas, d’ailleurs je ne l’ai même pas remarqué.

 

L’inspecteur sort alors un document de sa poche qu’il présente à Mme Van den Blois.

-   J’ai trouvé cette liste dans la poche de M. Mouron, c’est peut-être un document qui se serait « envolé » de votre tiroir et dont vous n’auriez pas encore remarqué la disparition, comme j’y reconnais votre écriture pourriez-vous m’éclairer un peu, à quoi correspondent ses noms et les montants en face ?

-   Euh ! Il s’agit d’instruments d’occasion que j’ai achetés pour le conservatoire.

-   Pourrais-je les voir s’il vous plaît ?

- Non, non ce n’est pas possible, ils ne sont pas ici, je les ai encore chez moi.

-   Qu’à cela ne tienne, Madame, allons chez vous tout de suite, le problème sera vite réglé surtout si vous n’avez rien à vous reprocher.

 

Quelle surprise quand Chevet se trouve nez à nez avec Guillaume dans l’appartement de Mme Van den Blois.

-   Mais que faites-vous donc ici ?

-   Eh bien, bafouille-t-il je viens souvent aider Virginie, euh, je veux dire Madame Van den Blois, dans son travail et nous parlons musique aussi.

Chevet remarque que Guillaume est bien rouge et qu’il transpire …

-   Ah oui en effet je vois deux jolis violons posés là-bas

-   Oui, oui nous faisons de la restauration.

 

Chevet est surpris en voyant dans un coin du salon deux petites caisses en bois prêtes à être expédiées, ce qui le frappe surtout c’est le nom du destinataire, il est sûr d’avoir déjà vu ce nom-là quelque part. Mais où ça ? Ah ! Oui, ça y est, il s’en souvient maintenant.

 

Son opinion est presque faite lorsqu’il trouve, glissée derrière l’aquarium, une enveloppe chiffonnée où il reconnaît l’écriture de Mouron

-   Chère Madame, pourriez-vous m’apporter quelques informations sur son contenu : « J’ai tout découvert sur votre trafic. Si voulez que ça continue, il faudra partager avec moi, sinon j’irai voir la police et il en sera terminé de votre sale petite magouille. »

 

D’un seul coup, Guillaume se lève :

-   Inspecteur, laissez Mme Van den Blois en paix, tout est de ma faute, c’était mon idée, on récupérait des violons sans valeur et après des transformations et des traitements on les revendait comme très anciens et précieux.

 

 

 

-   La combine n’était pas mauvaise, on avait déjà escroqué plusieurs « pigeons » avant que le gros Mouron ne mette son nez dans nos affaires..

-   Inspecteur, interrompt la directrice, ne l’écoutez pas, il n’y est pour rien.

Mouron avait volé ma liste de « clients » dans mon bureau. Depuis plusieurs mois il me faisait des avances et j’avais beau le repousser, il ne cessait de me harceler. Ca l’a rendu fou et pour se venger, il a décidé de me faire chanter. Il fallait que je me débarrasse de lui, il allait tout gâcher, tous ces efforts …Je me suis rendue dans son bureau hier soir pour le prier de ne plus se mêler de mes affaires, le ton est monté, il m’a empoignée violemment par le bras et m’a brisé son métronome sur le crâne, tout a volé en éclats, tâtez si vous ne me croyez pas j’ai toujours une sacrée bosse. J’ai chancelé et malgré le choc et j’en ai profité pour ramasser l’aiguille du métronome qui s’était décrochée et je l’ai piqué pour qu’il me lâche, je voulais juste qu’il arrête, qu’il arrête, qu’il arrête, répéte-t-elle en hurlant.

 

Madame Van den Blois semble au bord de la crise de nerfs, Chevet lui propose de s’asseoir et de boire un verre d’eau pour se calmer. Après quelques minutes elle reprend ses esprits et ses aveux :

-   Quand j’ai vu qu’il était calmé sur le sol, j’ai pensé qu’il était juste un peu sonné et j’ai vite quitté son bureau.

 

Elle ajoute même entre ses dents :

-   De toute façon ce n’est pas une grosse perte, c’était un sale type, personne ne l’aimait, mais Inspecteur, puis-je vous poser une question ?

-   Je vous en prie,

-   -Mais comment avez-vous découvert ce que je faisais avec Guillaume ?

-    Et bien j’ai remarqué que le nom du destinataire du violon empaqueté chez vous figurait aussi sur la liste que M. Mouron vous avait dérobée, là j’ai compris vous n’achetiez donc pas des instruments pour le conservatoire mais qu’en fait vous les revendiez. La suite s’est enchaînée toute seule.

 

Les agents  sur place emmènent Madame Van den Blois au Commissariat.

 

Guillaume reste effondré sur un fauteuil :  « Que va-t-on faire de moi ? Je vais finir en prison, ça c’est sûr ! »

 

Heureusement, Corentin, sur la brèche depuis le matin, fait son entrée.

 

-   Allons, mon vieux, ne t’inquiète pas, c’est Madame Van den Blois qui a tué Mouron, tu n’es pas un assassin, à la rigueur tu devras payer pour le trafic des instruments, mais ce n’est pas si grave que ça.

 

-   Ah ! Mon bon Corentin, merci d’être là et de me soutenir, je ne sais plus où j’en suis. Quand je pense que c’est toi qui as découvert le corps, quel choc cela

 

 

 

 

a dû être, mais tu comprends bien je ne pouvais rien te dire, j’avais trop peur. Ah ! Mon vieux copain merci encore pour ton réconfort.

-   Allons quittons cet endroit, un peu d’air frais nous fera du bien.

 

Ils quittent l’appartement bras dessus bras dessous, Corentin pose quand même un regard réprobateur mais sans méchanceté sur son ami en passant devant la table où se trouvent les « faux vieux » violons.

 

En rentrant tranquillement chez lui l’inspecteur Chevet repense aux évènements de la journée à cette jolie directrice prête à tout pour de l’argent, à ce gros professeur désagréable …

 

Quoi qu’il en soit, ce n’est pas une raison pour trucider tous les professeurs de solfège acariâtres.

 

Chevet est bien content, cette affaire a été rondement menée et résolue. Il marche un petit sourire aux lèvres, il a l’air très satisfait des petites réflexions qu’il se fait intérieurement  - Je ne sais pas si la musique adoucit vraiment les mœurs, mais en tous cas il y en a une qui va finir au violon…


Jeudi 30 avril 2009, Me combeuil et Marie Jo sont venues assister à la remise du diplome et du lot (une carte cadeau de 50 euros à dépenser dans les espace culture des magasins Leclerc). César était très content et il a pu partager quelques bonbons avec ses camarades pour fêter l'événement!
Encore bravo!

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